Seule. Encore. [Camilla]

Comme un rituel, Jessica glissa la clé dans la serrure. Un cliqueti se fit entendre, et elle poussa la porte. Quand elle entra dans son appartement, le battant se referma derrière elle. Elle posa son sac et ses clés sur la petite commode de l'entrée, surmontée d'une glace. Puis elle accrocha son manteau sur le porte-manteau, face au miroir. Elle appuya sur plusieurs interrupteurs et la lumière innonda l'appartement.
La jeune femme s'avança dans la cuisine américaine, assez propre. Elle ouvrit le frigo, en poussant un soupir. La porte était recouverte de photos de Robert et elle. Il faudrait penser un jour à les enlever. Un jour...
Elle prit une bouteille de lait, et, buvant à même le goulot, elle alla s'asseoir dans le salon qui séparait la petite salle-à-manger du coin salon. Elle prit la télécommande et alluma la télévision.

"... à Londres. Les forces de l'ordre ne savent toujours pas qui a commi ses crimes, mais plusieurs hypothèses feraient intervenir plus d'un assassin.
- Pfff... On est en sécurité nul part... "

Jessica but une gorgée de lait, et appuya sur autre touche.

" ... s'accouple avec sa lionne. Celle-ci, après l'acte sexuel, s'allonge sur le côté, sûrement pour ...
- Génial. Quand c'est pas du crime, c'est du sexe ! "

La blonde zappa de nouveaux sur plusieurs chaînes, mais il n'y avait rien d'intéressant. Elle regarda l'heure sur sa montre.

" 20h. C'est peut-être un peu trop tôt pour aller se coucher... "

Elle se leva, et prit un téléphone portatif qui était posé sur le comptoir du bar. Elle composa un numéro, tout en rebouchant sa bouteille, avant de la rmeettre au réfrégirateur.

" Pizza-hut, service express de Pizzas. Sophia au téléphone, bonsoir !
- Bonjour, je voudrais une quatre fromages au ... "

Tout en détaillant son adresse, elle se dirigea vers sa chambre. Elle appuya à nouveau sur un interrupteur, et une douce lumière se répandit dans la pièce. Un petit dressing était construit dans le mur gauche. Au centre trônait un lit deux places. De chaque côté, deux tables de nuit. L'une était recouverte de livres, revues de mode et autres magazines en tout genre. L'autre ne supportait rien d'autre qu'une lampe de chevet.
Jessica jeta le combiné téléphonique sur le bureau, face au lit, après avoir fini sa commande. Puis elle traversa la pièce et entra dans une nouvelle, la salle-de-bain.
Elle n'était pas très grande, mais était judicieusement agencée. Elle se déshabilla, laissant ses vêtements en tas sur le sol, près du bac à linge sale. Puis elle entra dans la cabine de douche, et alluma l'eau. Elle soupira de bien être quand l'eau chaude coula sur sa nuque, mouilla son dos et sa poitrine, son ventre et ses jambes. Elle appuya ses mains contre le mur carrelé, et offrit son visage au pommeau. Elle ferma les yeux et ouvrit la bouche. Elle avala quelques gorgées d'eau.

Un quart d'heure plus tard, elle ressortait de la salle-de-bain. Nue, elle s'était juste recouverte d'un épais peignoir blanc et avait noué ses cheveux avec des baguettes. Quelques instants après, on sonna. Jessica alla ouvrir, et paya le livreur de pizzas, en échange de son dîner. Elle alla s'asseoir à la table de la salle-à-manger, et regarda les factures tout en prenant une part de pizza.

Deux morceaux plus tard, la jeune femme était en pleine lecture d'une carte postale de sa mère, quand des éclats de voix attièrent son attention. Elle se leva, et se dirigea vers la baie vitrée. Elle mordit dans sa tranche, tout en regardant la scène qui se déroulait sous ses yeux, deux étages plus bas.
Un petit groupes de personnes, apparemment du même âge qu'elle, se battaient. Elle n'arrivait pas à discerner qui était contre qui, car certains bougeaient trop vite. Elle poussa un soupir de lassitude. Pourquoi tout le monde prenait-il autant de plaisir à se battre ces derniers temps ?
Un instant, les nuages découvrirent la pleine lune, et illumina la scène. Jessica crut apercevoir les visages de ceux qui bougeait plutôt vite. Ils lui apparurent bizarres. Différents. Presque inhumains. Mais la lune fut de nouveau cachée par les nuages, et la jeune femme crut avoir rêvé. Peut-être qu'elle devrait arrêté de lire cette fiction du début du siècle sur une héroïne qui découvre l'existence de vampires et loup-garous...